Si votre asthme est bien contrôlé, il ne vous empêchera pas de faire les activités que vous souhaitez.
C’est pour cela qu’il est important de bien veiller à garder le contrôle de la maladie en prenant ses traitements, en évitant les facteurs déclencheurs et en restant actif.
Vous ne savez pas si vous avez un bon contrôle de votre asthme ?

Un asthme non contrôlé peut avoir des conséquences dramatiques
L’asthme est une maladie inflammatoire des voies respiratoires qui ne se guérit pas. Il se manifeste principalement par des crises d’asthme. Ce sont des épisodes de gêne respiratoire sifflante où, en plus de l’inflammation des bronches, les muscles des bronches se contractent et les muqueuses des voies respiratoires sécrètent une grande quantité de mucus. Cela réduit l’espace pour le flux d’air empêchant de respirer correctement. Les crises peuvent être rapidement soulagées par la prise d’un traitement de crise, qui dilate les bronches.
Si l’asthme n’est pas suffisamment contrôlé, les crises d’asthme seront plus fréquentes et la fonction respiratoire peut se dégrader. L’asthme peut donc avoir un impact non négligeable tant sur la vie personnelle que professionnelle des personnes atteintes en raison de son caractère handicapant. Dans les cas les plus graves, cela peut conduire à des hospitalisations voire même des décès.
Garder le contrôle de l’asthme, qu’est-ce que cela signifie ?
Aujourd’hui, il n’existe pas de traitement curatif de l’asthme. La maladie va donc persister tout au long de la vie malgré des phases plus ou moins longue de rémission, donnant un sentiment de guérison et faisant parfois oublier la maladie2. Cependant, l’asthme ne doit pas vous empêcher de faire les activités que vous souhaitez. Pour vivre une vie sans limite, il est primordial de bien garder le contrôle de la maladie.
Le contrôle de l’asthme est une notion complexe car elle prend en compte plusieurs dimensions : les symptômes de la maladie, l’évolution de la fonction respiratoire, les conséquences sur la qualité de vie et sur les activités quotidiennes. Son évaluation s’appuie sur deux critères : l’absence de détérioration de la santé et l’absence de risque pour la santé futur du patient. Ainsi, on définit un contrôle optimal comme l’absence de symptômes diurnes et nocturnes, un recours minimal au traitement de crise, l’absence d’exacerbation et l’absence de limitation de l’activité physique3. L’obtention de ce contrôle passe par :
- La combinaison d’un traitement pour soulager les symptômes lors d’une crise et d’un traitement de fond pour éviter les crises et maintenir la fonction respiratoire normale ;
- L’éviction des facteurs déclenchants ;
- L’éducation thérapeutique.
Vous gardez votre asthme « sous contrôle » si au cours des 4 dernières semaines :

Vous ne vous réveillez pas la nuit à cause de gênes respiratoires

Vous ne vous sentez pas limité(e) dans vos activités quotidiennes à cause de votre asthme

Vous avez très peu de symptomes pendant la journée (deux fois par semaine ou moins)

Vous n’avez pas eu de symptomes nécessitant un changement de traitement, une hospitalisation ou une visite aux urgences

Vous n’avez pas eu besoin d’utiliser votre traitement de secours plus de 2 fois dans la semaine
3 conseils pour garder le contrôle de son asthme :

A. Bien prendre son traitement d’asthme
Depuis les années 1990, des progrès substantiels ont été faits pour les patients asthmatique et les nouveaux traitements améliorent grandement la qualité de vie des patients. La prise en charge thérapeutique de l’asthme repose aujourd’hui sur la combinaison de deux types de traitement :
- Le traitement de crise : ce traitement a pour objectif de soulager les symptômes en cas de crise d’asthme.
- Le traitement de fond : ce traitement a une visée préventive et il permet de prévenir l’apparition des symptômes et de limiter l’intensité des crises et des exacerbations.
Pour maintenir le contrôle de la maladie, il est important de prendre régulièrement son traitement comme le médecin l’a indiqué.

B. Evitez les facteurs déclenchants d’une crise d’asthme
L’exposition aux facteurs déclenchants peut être la source d’une perte de contrôle de l’asthme chez les asthmatiques sensibles à ces facteurs. Il est donc important de rechercher, d’identifier et d’éliminer les facteurs déclenchants auxquels la personne asthmatique3 peut être exposée. En raison de la multiplicité des facteurs potentiellement déclenchant, l’intervention d’un conseiller médical en environnement intérieur à domicile peut être utile chez une personne asthmatique. Ce conseiller réalisera un audit environnemental du domicile permettant de mettre en œuvre des mesures pour l’éviction des polluants domestiques et d’adaptation de l’habitat.
QUELQUES CONSEILS
Si vous êtes sensible aux facteurs déclenchants suivants, essayez de suivre les conseils ci-dessous :

Acariens
Choisissez des oreillers et des couettes en matière synthétique, recouvrez votre matelas d’une housse hermétique. Préférez des sols lisses (carrelage, parquets), dépoussiérez vos meubles avec un chiffon humide.

Moisissures
Conservez une température ambiante inférieure à 20 °C. Aérez quotidiennement votre habitation et ventilez les pièces produisant de l’humidité (cuisine, salle de bain).

Poils d’animaux
Si vous possédez un animal, il est conseillé de le laver régulièrement et de le brosser à l’extérieur.

Pollution de l’air extérieur
Évitez de faire du sport dehors en cas de pic de pollution.

Pollens
Lors de la saison de pollens, aérez votre logement tôt le matin et tard le soir. Secouez vos vêtements à l’extérieur après une sortie, portez des lunettes de soleil et un chapeau pour limiter le contact avec les pollen. Renseignez-vous sur le niveau de pollen avant de sortir de chez vous.

Air froid
Portez une écharpe sur le nez pour respirer de l’air plus chaud

Tabagisme
Le tabac est la première source de pollution de l’air intérieur. L’arrêt du tabac diminue la fréquence et l’intensité des crises d’asthme, augmente l’efficacité des corticoïdes inhalés.

Virus de la grippe
La grippe peut favoriser la survenue de crises d’asthme.

C. Restez actif
Contrairement aux idées reçues, la pratique d’une activité physique régulière est recommandée y compris pour les personnes asthmatiques. En plus du plaisir qu’elle procure, elle améliore la forme physique, contribue au contrôle de l’asthme et augmente progressivement la tolérance à l’effort4. Aucun sport n’est contre indiqué pour les asthmatiques. Mais il est conseillé de prendre quelques précautions pour éviter les signes d’asthme comme s’échauffer progressivement ou éviter de courir pendant un pic de pollution.
1 Sofia Temam. Déterminants sociaux et asthme : approche épidémiologique. Santé publique et épidémiologie. Université Paris-Saclay, 2017. Français. NNT : 2017SACLS110. tel-01821462
2 https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-liees-au-travail/asthme/la-maladie/#tabs (consulté le 27/01/2021)
3 C. Raherison, A. Bourdin, P. Bonniaud, G. Deslée, G. Garcia, C. Leroyer, C. Taillé, J. De Blic, J.-C. Dubus, I. Tillié-Leblond, P. Chanez, Mise à jour des recommandations (2015) pour la prise en charge et le suivi des patients asthmatiques adultes et adolescents (de 12 ans et plus) sous l’égide de la Société de pneumologie de langue française (SPLF), Maladie respiratoire, 2016
4 https://www.ameli.fr/yvelines/assure/sante/themes/asthme-vivre-maladie/asthme-activite-physique